Extrait : " L'aunette
Le ruisseau de l'Aunette coule sur une longueur de près de seize kilomètres, avec une pente relativement importante pour notre région. Dans le centre du village de Labosse, une fontaine, qui servait à la fois de lavoir et d'abreuvoir pour les bestiaux, lui donne naissance. En 1805, les commissaires qui devaient vérifier l'Aunette la décrivaient en ces termes : " nous avons examiné la source qui est une espèce de grande marre située au milieu de la place publique de Labosse, qui dans cette instant ne donnoit que très peu d'eau. Nous avons cru apercevoir que ce deffaut d'écoulement venoit en partie de ce que cette marre qui paroit servir d'abrevoir étoit extrêmement remplie de marais vers sa sortie ". Le lavoir actuel fut construit en 1850 en remplacement de l'ancienne mare, comme l'indique une poutre maîtresse de la toiture. On imagine l'odeur que cette mare pouvait dégager...
La tradition rapporte que l'Aunette prenait autrefois sa source à la vallée Glinchamp, près du Bosquet aux Soeurs. Nous n'avons rien trouvé pouvant confirmer cette tradition. Seul peut accréditer cette hypothèse le témoignage des anciens du village, rapportant que, lors de périodes très pluvieuses, cet endroit se remplissait d'eau.
L'Aunette traverse, après avoir quitté Labosse, les communes du Vaumain, de Boutencourt, d'Enencourt-Léage et de Trie-la-Ville, puis se jette dans la Troësne à Trie-Château. Elle faisait tourner douze moulins.
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Extrait : "le Cudron
Le Cudron naît dans le Bois Houtelet, sur la commune de Montagny-en-Vexin. La source principale qui l'alimente est celle de la Fontaine-au-Diable, qui sourd dans le Bois des Côtes. Cette source, qui gèle rarement, était réputée pour ses vertus extraordinaires sur le bétail, aussi, jusqu'au début de ce siècle, les agriculteurs y faisaient-ils boire leurs bêtes.
Le Cudron suit la vallée d'Est en Ouest. Il traverse la commune de Montjavoult dans son hameau de Valécourt, puis Parnes. Il quitte alors l'Oise pour le Val-d'Oise, en entrant par l'écart de Buchet dans la commune de Buhy, avant de mêler ses eaux à celles de l'Epte dans la commune de Saint-Clair-sur-Epte.
Comme pour tous les cours d'eau, on peut y suivre, au travers des documents administratifs, la cohabitation parfois difficile entre les meuniers et les riverains. C'est ainsi qu'en 1868, le meunier de Valécourt se plaint des obstacles auxquels se heurte, en amont de son moulin, l'écoulement des eaux. En effet, à la Fontaine-au-Diable, où le Cudron prend sa source, la commune de Montagny a érigé un lavoir public. Le sieur Gobert, meunier, en est fort courroucé : "Quand il se fait une lessive, ce qui a lieu au moins une fois la semaine, le garde-champêtre vide le lavoir et l'eau, s'échappant plus abondamment, arrive au moulin, précipite la rotation de la roue au point de me causer un dommage considérable et il s'ensuit un arrêt d'environ un heure pendant le temps où le lavoir se remplit. Le garde nettoie ensuite les vases du lavoir et les pousse dans le lit de la rivière, de là un engorgement rapide du petit cours".
Le meunier demande donc entre autres que la commune de Montagny soit tenue d'aménager un réservoir destiné à recevoir les vases et la paille du lavoir, et que le nettoyage soit imposé au garde-champêtre moyennant rétribution, au lieu de souffrir qu'il quête son salaire dans chaque ménage.
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Extrait : "la Troësne
La Troësne est l'un des principaux affluents de l'Epte. Elle prend sa source au lieu-dit Gourgoussoir, sur la commune de Neuville-Bosc, puis se jette dans l'Epte à Gisors après avoir traversé les cantons de Méru et Chaumont-en-Vexin et parcouru 22 kilomètres dans l'Oise. Ce fut ainsi tout du moins jusqu'aux années 1930, époque à laquelle une partie du lit de la Troësne fut asséchée, du moulin de Marquemont au hameau Vivray où elle retrouve son lit peu après Liancourt. Ses eaux sont alors absorbées par le canal de Marquemont, et aux moulins de Touvoye, de Tourly et de Liancourt, ne passaient que des eaux de sources et de ruissellement. Il est donc difficile d'imaginer une rivière de cinq mètres de large serpentant dans la vallée au milieux des saules, des aulnes et des peupliers. Pourtant, tel était le cas au pont de Tourly.
Graves écrivait qu'elle s'était appelée autrefois l'Intine, et que le nom de Troësne qu'elle porte aujourd'hui venait de la forte cépée de Troësne d'où surgissait l'une de ses principales sources.
Le cours d'eau, dont la source est faible, s'étirait lentement dans la vallée. Il faisait pourtant tourner un premier moulin à Monts, le moulin du Moulinet, qui a disparu très tôt puisqu'il ne figure déjà plus sur le plan de 1740 des Archives Nationales.
La Troësne, en fait, prenait surtout vie après avoir reçu ses premiers affluents, le ru d'Ivry, le ru du Puisard, le ru des Fontaines, le ru de la Marqueva, le ru de Pouilly avant le moulin de Marquemont, le ru du Mesnil après la ferme de Neuvillette, puis le canal de Saint-Clair après Tourly et le ru du Vivray après Liancourt.
Au milieu du XVIIIème siècle, le grand marais de Chaumont fut drainé et asséché grâce à la création du canal de Marquemont. A Chaumont, la Troësne reçoit sur sa droite le ru du Moulinet qui vient de Rebetz, et sur sa gauche le ru de la Foulerie, puis une dérivation amène une petite partie des eaux de la Troësne grossies des eaux de ruissellement à une fausse rivière, le Bras d'Or, sur lequel était construit le moulin à blé du Petit-Laillerie. Quant à la Troësne, elle faisait tourner le moulin Baudet, celui de la Ville, celui de Danjean, et enfin le Grand Moulin de Laillerie, puis les deux bras se rejoignaient dans la pièce d'eau du château de Bertichères. Ensuite elle rencontrait le moulin de Gomerfontaine. A l'entrée de Trie-Château, elle recevait les eaux de l'Aunette, mais aussi les ruisseaux des marais des prés de l'Isle et des prés de l'Eglise, puis, dans Trie, elle animait la Filature et le moulin à tan. Après son entrée dans le département de l'Eure, elle faisait tourner un autre moulin à tan, puis un dernier moulin à blé avant de se jeter dans l'Epte.
Son parcours total était ainsi de 26 kilomètres.
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